La parentalité.

Un point commun à beaucoup de parents : vouloir le meilleur pour son/ses enfant(s). 🥰

Cette notion est on ne peut plus subjective et comporte autant de définitions qu’il y a de parents. C’est presque 40% des ménages en 2015 (source INSEE) sur le territoire français. Et c’est autant de personnes qui se questionnent sans cesse pour apporter « le meilleur à son/ses enfant(s) ».

La parentalité est bien différente d’avoir un enfant car être parent ce n’est pas simplement perpétuer ses gènes. Transmettre, perpétuer, laisser sa trace dans l’Histoire, est en lien avec l’horloge biologique, c’est une notion triviale. Elle s’exprime ou non selon notre propre éducation, notre vécu, notre chemin.

La parentalité, elle, s’apprend, s’explore, se découvre. Nos parents nous transmettent leur valeurs, leurs idées, etc. mais endossent eux aussi un nouveau rôle à l’arrivée de notre/nos enfant(s) : celui de grands-parents, lui aussi bien différent de celui de parents. Être parents aujourd’hui, ce n’est pas être le même parent que nos propres parents. Simplement parce que la place de l’enfant dans notre société a énormément changé. Aujourd’hui, grâce notamment aux nombreuses études des neurosciences sur le cerveau de l’enfant, ce dernier a été doté d’une réflexion, de sentiments, d’émotions et de jugement. Et finalement, comme je le dis régulièrement dans le travail thérapeutique, l’adulte n’est qu’un enfant qui a grandi.

Si on part sur cette base, il devient presque simple d’être parent : il suffit d’écouter la part d’enfant qui est en nous, de se remémorer nos émotions dans telles ou telles situations, face à nos propres parents, etc. mais voilà : l’enfant qui est en nous est aussi encodé socialement. Se met alors en place une dissonance cognitive lourde : suivre l’éducation reçue / faire l’inverse / mixer les deux. 😵

A cela s’ajoute les questionnements de notre époque avec entre autres : les écrans, l’immédiateté, le respect de l’identité. Et ce n’est pas aussi simple d’être parents. A force de se documenter, de lire les nouveaux modes éducatifs, d’osciller entre le laisser-libre et l’ultra obéissance, d’écouter les avis des uns et des autres, à force de vouloir faire le mieux, etc., le parent d’aujourd’hui peut oublier de s’écouter et d’écouter son/ses enfant(s), de lui demander son avis, de le considérer, de lui laisser sa place.

Finalement, écouter son instinct c’est parfois « faire le mieux » car être parent c’est apporter une zone de confort à son enfant suffisante pour qu’il puisse s’y épanouir, grandir, faire ses expériences, tout en construisant sa propre identité, dans le respect de son individualité et celle d’autrui.

Être parent, selon moi, c’est voir son enfant comme il est et lui donner les moyens de s’accepter.

Le travers qui s’observe aujourd’hui c’est le parent dans l’attente, l’espoir, de voir son enfant « HP ». Le développement de l’enfant s’exprime différemment d’un enfant à l’autre, une avance motrice ou un retard de langage ne permettent pas de diagnostiquer une surdouance, un retard, une pathologie, etc. Un enfant, peu importe l’éventuel diagnostic posé a surtout besoin que ses parents l’accompagnent dans son développement, pour interagir avec autrui au mieux et se construire individuellement.

Être parent ce n’est pas être parfait car la perfection est inatteignable, surtout en tant que parent. C’est un subtil équilibre, très fragile, perpétuellement remis en question, et un formidable apprentissage constant de son/ses enfant(s) et de soi.

Accepter l’imperfection, écouter, considérer peuvent aider à arpenter ce chemin tumultueux qu’est la parentalité.

Julie Hivert - 30/05/2022