« Bienveillance » n’est pas « Gentillesse »

Disons les choses comme elles sont : un « Psy » (Psychologue – Psychothérapeute) n’est pas « gentil » car ce n’est pas ce qui est attendu de lui. 😮

Il n’est pas un ami, un proche, un voisin, ou tout autre personne de laquelle vous seriez en droit d’attendre de la gentillesse. Un « Psy » est « bienveillant », il est dans la compréhension voire l’indulgence quand cela est nécessaire. Et s’il ne comprend pas, il vous demandera d’étayer afin de pouvoir être en mesure de comprendre et donc retrouver sa bienveillance qui alimente le travail collaboratif que vous faites ensemble.

Pourquoi ? Parce que c’est la base de la relation. 🤝🏼

Un patient sollicite un « Psy » pour être guidé, pour trouver des chemins dans « le sac de nœuds » qu’il a devant lui. Cela passe donc par une nécessité de compréhension. Cette qualité de compréhension est une de celle qui donne au « Psy » son absence de jugement (on peut également citer : l’engagement, la neutralité affective, etc).

La bienveillance de votre « Psy » c’est aussi ce qui peut déclencher une résonnance avec une faille, une gêne, un sentiment malaisant, car dans sa quête de compréhension de qui est son patient, de la situation exposée, du sentiment associé, votre « Psy » va poser des questions.

Ne pas vouloir répondre est un droit, un choix, un devoir. Si vous vous sentez « piégé.e », « attaqué.e », « blessé.e », le tout est de le formuler sans agressivité : « répondre me gêne », « cela me met mal à l’aise ».

Pourquoi est-ce si important ? 🤔

Parce que votre « Psy » ne doit pas être « gentil », il n’y a donc pas de relationnel attendu de l’ordre de la complaisance ou de la bonté. Une réaction agressive est synonyme de défense, et se défendre contre son « Psy » est contre-productif. Cela freine, voire interrompt, le travail collaboratif. 😞

Ces réponses participent au travail car elles posent une pierre sur un sujet à traiter, peut-être pas immédiatement, mais faites confiance à votre « Psy », il saura y revenir quand il sentira un moment plus opportun où il choisira de vous mettre face à cela et ensemble, vous déciderez du travail à faire avec cette « pierre ».

En tant que « Psy », nous nous devons d’être intègres et honnêtes avec nos patients et avec nous-même. Nous ne sommes pas capables d’accompagner tous les patients dans tous leurs chemins. La prise en charge de patients est une responsabilité que nous prenons parce que nous évaluons notre capacité par rapport à chaque patient, et donc notre capacité de bienveillance.

« Tomber dans la gentillesse » représente un préjudice pour le patient et son « Psy ».

Julie Hivert - 09/10/2022