Bilan psychologique, test de QI, etc.
...des termes aussi effrayants que générateurs de stress. 😰 C’est l’entrée dans le flou, dans les démarches, dans l’attente, dans l’inconnu.
Lorsqu’il s’agit d’enfants ou d’adolescent.e.s, ils sont souvent prononcés par l’équipe pédagogique scolaire ou un professionnel consulté pour améliorer le quotidien (orthoptiste, orthophoniste, psychomotricien.ne). Mais faire tester son enfant ou son adolescent ce n’est pas aussi évident que de prononcer ces mots.
D’abord parce qu’il y a la réception de l’hypothèse de diagnostic qui vient pointer du doigts une différence, quelque chose qui souligne une difficulté, quelque chose qui "ne rentre pas dans la case" (les fameuses cases qui jonchent le développement de l’individu : sociétales, éducationnelles, etc.). Ensuite, il s’agit de trouver des informations, les bonnes de préférences, afin de savoir ce qu’il faut faire, ce qui est attendu. C’est là que commence le flou car devant la multitude d’informations et de désinformations qu’offre Internet, les parents sont souvent perdus (c’est un sentiment totalement légitime, rassurez-vous, nous sommes au paroxysme de la sur-information dans la sphère psychologique, surtout depuis quelques années).
Je vais tenter de clarifier quelque peu ce qu’il se cache derrière un "bilan psychologique" :
Par qui ?
Un psychologue diplômé
La passation est celle de l’échelle de Wechsler ou WISC (la version la plus récente est la V). Sachez que seuls les psychologues (diplômés) sont habilités à la faire passer, c’est la réglementation française. Le WISC est la version du test qui s’adresse aux enfants et adolescents de 6 à 16 ans et 11 mois (l’échelle existe également pour les enfants dès 2 ans, c’est le WPPSI ; et aussi en version adultes à partir de 16 ans et 11 mois révolus, c’est la WAIS).
Pour ceux qui se posent la question, les neuropsychologues sont des psychologues (c’est une discipline de la psychologie). Leur spécialité les amène à se focaliser davantage sur le fonctionnement du cerveau ce qui, depuis quelques années, leur à valu d’être mis sur le devant de la scène quand il s’agit de "tests de QI". Tous les psychologues sont formés à la passation de tests (et en très grand nombre, croyez-moi), il s’agit surtout d’appétence. Donc si un psychologue vous propose un test, c’est qu’il en prend la responsabilité et s’en sent capable (cf. code de déontologie du psychologue).
Où ?
En cabinet ou milieu hospitalier
La passation se déroule en cabinet ou en milieu hospitalier. Aucune possibilité de le faire à distance.
Comment ?
Soit en version papier soit en numérique (tablette)
La psychologie évolue (et ce n’est pas que dans le sens négatif contrairement à ce que l’on peut lire parfois), les échelles de Wechsler se sont adaptées au fil de leur évolution (version 5 actuellement utilisée) afin de répondre de plus en plus en détail au besoin de compréhension de notre cerveau. Les tests (les grandes échelles de mesure) et les subtests (les "mini-échelles" dans les échelles) s’affinent au fil des versions pour obtenir des résultats de plus en plus précis, permettant une prise en charge post passation beaucoup plus précise et pertinente.
Le choix de matériel est laissé à l’appréciation du psychologue en charge de la passation mais il n’y a aucune différence dans le contenu ni dans la restitution.
Le déroulé ?
En 3 étapes
+ Un premier rendez-vous au cabinet est fait (c’est l’anamnèse) afin de faire connaissance et de contextualiser la demande (par qui ? pourquoi ?). Ce rendez-vous est important car il doit permettre au.x parent.s et à l’enfant d’établir un contact suffisamment "confiant" (j’ai bien conscience que faire confiance à un.e inconnu.e en 1 heure n’est pas chose facile) pour que la passation ne soit pas stressante et n’entache pas les résultats.
+ Un second rendez-vous au cabinet pour la passation. Il faut compter environ 1h30 à 2h. Pour ma part je fixe un créneau de 2h20 pour avoir le temps, je vous explique pourquoi. Le temps de passation moyen est comme son nom l’indique : une moyenne ! mais tout le monde ne fonctionne pas de la même manière (c’est bien tout le pourquoi ces échelles existent), et ne réagit pas de la même manière à un test. Par ailleurs, le temps d’attention optimal est plutôt de l’ordre de 50 minutes pour un cerveau mature, il est donc primordial de pouvoir avoir le temps et de faire une pause si besoin (voire 2 😉).
La passation est ludique et souvent prise comme un jeu de réflexion ce qui permet de se détendre assez facilement.
Une chose importante à noter : ce n’est pas un score de performance mais une échelle permettant de comprendre le fonctionnement cognitif (traitement de l’information, mémoire, etc.) de la personne testée.
+ Un troisième rendez-vous au cabinet pour la restitution. Il s’agit de vous remettre un compte-rendu qui est un résumé des résultats. Il ne serait pas pertinent de restituer tous les scores chiffrés car il y en a beaucoup et que pris isolément, ils n’ont aucune signification. C’est la raison pour laquelle le psychologue doit vérifier les cohérences et incohérences des résultats, tout en veillant aux seuils de significativité entre 2 notes (et oui en psychologie, contre toute attente, il faut maîtriser un minimum les statistiques 😉). Le QIT (Quotient Intellectuel Total) reste le score incontournable à vous communiquer puisque c’est celui qui donne les grandes lignes de fonctionnement cognitif.
Et après ?
Possibilité de travailler sur la base des résultats
Le bilan psychologique s’arrête là. Pour autant, en fonction des résultats, il peut être pertinent de travailler en séances thérapeutiques afin d’aider à mieux appréhender le fonctionnement cognitif mis en évidence par le bilan psychologique dans le détail.
D’autres tests complémentaires peuvent être proposés en fonction des résultats, dans le but d’approfondir l’investigation.
Et les adultes ?
L'échelle WAIS (la version IV est la plus actuelle)
Lorsqu’il s’agit d’une passation adulte, il s’agit de la WAIS (de 16 ans et 11 mois révolus à 79 ans et 11 mois). Tout est identique, à l’exception peut-être de vos attentes. Vous pouvez souhaiter réaliser cette passation pour mieux vous comprendre, mieux vous connaître et travailler plus efficacement sur vous-même.
Quel que soit l’âge de passation (et donc la version d’échelle : WPPSI, WISC ou WAIS) le résultat chiffré ne donne pas de "boîte à outils". Le score obtenu permet de se comparer à la courbe (cf. ci-dessous) de l’ensemble de la population.
Etre "dans la moyenne" n’est pas "plus ou moins bien" que d’être dans les extrêmes, l’indice de QIT donne une indication de fonctionnement cognitif qui permet de travailler à une meilleure compréhension de soi, du fait d’une plus grande clairvoyance de son fonctionnement, et donc de sa vision de soi dans l’environnement.
Bien que nous soyons très "formatés" à la comparaison de scores de performances, les échelles de Wechsler ne donnent pas un seul score d’intelligence mais bien plusieurs car oui, (MERCI AUX NEUROSCIENCES !!!!... je suis une grande fan, on l’aura compris), il n’y a pas qu’une seule forme d’intelligence, puisqu'il n’y a pas qu’une façon de réfléchir, penser, traiter l’information, etc. (parole d’HP 😉).
Julie Hivert - 17/01/2023