Qu'est ce que la systémie ?

Je vous ai partagé mes formations, mes convictions, mes sensibilités. Et celle qui emprunt le plus ma pratique est LA SYSTEMIE.


Mais qu’est-ce que c’est ?


Une approche dont on pourrait étayer le sens pendant des heures, des lignes, des pages tellement le sujet est riche.

Je vais tenter d’en faire un rapide résumé afin de vous partager un peu plus ma vision du travail thérapeutique (valable aussi en bilans de compétences évidemment) que l’on pourrait avoir ensemble.

Définition du « Système » :

C’est un ensemble d’éléments en interaction dans un contexte donné.

Définition des « Systèmes » :

Tout individu appartient à un ou plusieurs systèmes. Il conviendra de sélectionner le système le plus pertinent pour résoudre la problématique énoncée.

Les principes pour appréhender les systèmes :

- Principe de totalité : tous les éléments d’un système sont co-dépendants.

- Principe de non-sommativité : un tout ne se résume pas à la somme de ses parties.

- Principe d’équifinalité : On peut arriver au même résultat avec des moyens différents.

- Principe d’homéostasie : Processus de régulation du système pour retrouver l’équilibre.

La systémie a une vision circulaire et non linéaire des choses. Grâce à cette vision, le changement est toujours considéré comme possible.

De même, en systémie tout est communication (méta communication) : verbale, non verbale, geste, immobilité, etc. tout est une forme de communication qu’il faut considérer. Evidemment cette communication est consciente ou inconsciente. De ce fait, elle peut être source de malentendus totalement involontaires mais qui participent à la co-construction.

A cela s’ajoute « la vision du monde » qui est « les lunettes » avec lesquelles on appréhende le monde qui nous entoure. Chaque individu se construit, agit en fonction de ses convictions, de ses valeurs, ses priorités. Et il n’y a pas une meilleure façon de voir qu’une autre, ni plus juste. C’est d’ailleurs parce que l’on va recueillir, recevoir, comprendre la vision d’autrui que l’on va pouvoir l’intégrer dans notre propre discours et ainsi co-construire.

Le concept de RESONANCE (Mony Elkaïm) se définit comme « un vécu qui surgit à l’intersection des constructions du monde de différents individus ou de différents systèmes humains ». Le thérapeute utilise sa propre résonance pour permettre d’ouvrir le champ des possibles au patient. Dans ce cadre, le vécu du thérapeute est lié à lui mais ne se réduit pas à lui, il a une fonction dès lors qu’il apparait.

En systémie, on travaille « l’ici et le maintenant » parce qu’il est plus pertinent de travailler sur l’instant que sur un souvenir, souvenir de ressenti, souvenir de souvenir de ressenti, etc. Concevoir un plan d’action et mettre en œuvre un plan d’action sont 2 choses distinctes, l’utilisation du mouvement (rappelons l’idée 1ère : système dans une vision circulaire) est essentielle. C’est aussi pour ça que le thérapeute n’a pas volonté à adapter le patient à des schémas préétablis mais qu’il essaie de nourrir la complexité de la relation, introduire de nouvelles informations dans le système afin d’augmenter les possibilités et stimuler les ressources. Le but ultime est de déclencher une réorganisation du système en considérant des potentialités restées inexplorées (voire bloquées) jusqu’alors, jusqu’à modification de la réalité du système.

Dans le travail avec les familles, la recherche de « confort » pour tous enfant, parent, thérapeute, est indispensable. Pour que le travail avec l’enfant commence, le(s) parent(s) doit impérativement être « confortable(s) » avec le thérapeute.

Dans le travail individuel, le principe reste le même : il n’y a pas de travail sans « confort » mutuel.

Pour conclure, alors que dans le cadre d’une psychanalyse freudienne, la vie et l’avis du thérapeute sont occultés et mis en retrait et que le travail est basé sur l’enfance du/de la patient(e), la systémie va non seulement travailler l’ici et le maintenant mais aussi inclure le thérapeute.

Julie Hivert – 22/02/2021